12 février : Journée internationale des enfants soldats

Journée internationale des enfants soldats

Manuel Van den Broucke, référent sport, société et politique, 12 février 2025

Qu’est-ce que la Journée internationale des enfants soldats ?

La Journée internationale des enfants soldats, aussi appelée Journée des mains rouges, a lieu chaque 12 février pour dénoncer l’enrôlement des enfants dans les conflits armés. Elle a été instaurée en 2002, après l'entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention des Nations unies sur les droits de l'enfant, qui interdit l’utilisation d’enfants de moins de 18 ans dans les combats.

Causes du recrutement des enfants dans les conflits armés

Le recrutement des enfants dans les conflits armés est principalement dû à la pauvreté, à l'absence d'éducation et à la manipulation idéologique. Dans des pays comme la République démocratique du Congo et la République centrafricaine, des enfants issus de familles pauvres sont enlevés par des groupes armés comme le M23 ou les milices Anti-Balaka, car ils sont plus faciles à manipuler et ne réclament pas de salaire. En Somalie, Al-Shabab exploite l'instabilité politique pour recruter des jeunes sous prétexte de les former à une cause religieuse. En Syrie et en Irak, Daech a créé des camps d'entraînement, comme celui des "Lionceaux du Califat", où les enfants étaient endoctrinés dès leur plus jeune âge pour commettre des attentats suicides. Certains enfants rejoignent volontairement ces groupes après avoir vu leur famille massacrée, cherchant protection et vengeance, comme ce fut le cas avec les FARC en Colombie.

Où sont les enfants soldats aujourd’hui ?

Au Mali, des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique enrôlent encore aujourd’hui des enfants pour poser des mines artisanales et commettre des attentats suicides. En Somalie, Al-Shabab recrute des garçons dès l’âge de 10 ans pour les former à des attaques contre l’armée. En Birmanie, malgré la fin officielle du recrutement forcé par l’armée régulière, des groupes rebelles comme l’Armée de l’État shan et l’Armée d’Arakan exploitent toujours des enfants soldats. Selon l’ONU, au moins 250 000 enfants soldats seraient encore actifs à travers le monde.

Conséquences physiques et psychologiques pour les enfants soldats

Physiquement, beaucoup souffrent de blessures non soignées : en République centrafricaine, des enfants recrutés par les milices anti-balaka et Seleka ont survécu avec des balles logées dans le corps faute d’accès aux soins. En Colombie, des jeunes enrôlés par les FARC étaient soumis à des injections d’hormones pour empêcher les filles de tomber enceintes. Psychologiquement, les traumatismes sont profonds : en Ouganda, d’anciens membres du LRA témoignent d’hallucinations et d’accès de panique incontrôlables en raison des atrocités qu’ils ont commises sous l’influence de drogues. À leur retour, ces enfants sont souvent rejetés par leurs familles, comme en RDC, où d’anciens enfants soldats du M23 sont accusés d’avoir trahi leur peuple, les poussant à la marginalisation et, parfois, à un retour dans la violence.