27 février : fête nationale de la République dominicaine

fête nationale de la République dominicaine

Ingrid Nováková, spécialiste international, 27 février 2025

Origine de la fête nationale de la la République dominicaine

La fête nationale de la République dominicaine est célébrée chaque année le 27 février pour marquer l’indépendance du pays obtenue en 1844, après 22 ans d’occupation haïtienne.

Histoire de l'indépendance de la la République dominicaine

À l’origine, l’île d’Hispaniola fut colonisée par les Espagnols en 1492, avant d’être divisée en deux parties : la partie orientale, sous domination espagnole, et la partie occidentale, devenue Saint-Domingue sous contrôle français (aujourd’hui Haïti). En 1821, après plus de trois siècles de colonisation espagnole, José Núñez de Cáceres déclara l’indépendance de la partie orientale sous le nom d’État indépendant de la Hispaniola, espérant une intégration à la Grande Colombie dirigée par Simón Bolívar. Cependant, cette indépendance fut de courte durée, car dès février 1822, le président haïtien Jean-Pierre Boyer envahit le territoire et unifia l’île sous son gouvernement.

Face à cette occupation, un groupe de patriotes dominicains fonda en 1838 la société secrète La Trinitaria, sous l’impulsion de Juan Pablo Duarte, avec le soutien de Francisco del Rosario Sánchez et Matías Ramón Mella. Le 27 février 1844, les insurgés passèrent à l’action : à Santo Domingo, Mella tira un coup de fusil, connu sous le nom d’El trabucazo, à la Puerta del Conde, marquant le début de la révolte. Les troupes haïtiennes furent rapidement chassées de la ville, tandis qu’à Santiago et Azua, les forces dominicaines repoussèrent les contre-attaques haïtiennes. L’indépendance fut proclamée le jour même, suivie de l’instauration d’un gouvernement provisoire dirigé par Tomás Bobadilla, avant que Pedro Santana ne lui succède. Ce dernier mènera par la suite plusieurs batailles contre Haïti pour préserver la souveraineté du pays, notamment lors de la bataille du 19 mars 1844 à Azua et de la bataille du 30 mars 1844 à Santiago.

Défis après l’indépendance

Le premier défi fut la menace de reconquête par Haïti, qui lança plusieurs tentatives d’invasion entre 1844 et 1856. Sur le plan interne, des conflits éclatèrent entre les factions politiques dominantes : les conservateurs, dirigés par Pedro Santana, et les libéraux, soutenus par Juan Pablo Duarte. Santana, en quête de stabilité et craignant une nouvelle invasion haïtienne, fit arrêter plusieurs membres de La Trinitaria et instaura un régime autoritaire. En 1849, il fit appel à l’Espagne pour une protection extérieure, ce qui aboutit à une réannexion du pays à l’Espagne en 1861, provoquant une nouvelle guerre d’indépendance.