Ingrid Nováková, spécialiste international, 22 février 2025
Découverte par les Européens au début du XVIe siècle, l’île fut colonisée en 1635 par les Français, qui établirent le premier établissement permanent à Soufrière en 1746. Cependant, Sainte-Lucie changea de mains quatorze fois entre les Français et les Britanniques avant de devenir définitivement une colonie britannique en 1814, après le Traité de Paris. En 1951, Sainte-Lucie obtint le droit de vote universel, et en 1958, elle rejoignit la Fédération des Antilles, un projet d’union des colonies britanniques des Caraïbes, dissous en 1962. En 1967, Sainte-Lucie devint un État associé, obtenant son autonomie interne tout en restant sous la souveraineté britannique.
Le 22 février 1979, Sainte-Lucie devint une nation indépendante au sein du Commonwealth. Sir John Compton, fondateur du Parti des Travailleurs Unis (UWP), fut élu premier ministre, tandis que Sir Allen Montgomery Lewis devint le premier gouverneur général, représentant de la Reine Élisabeth II. La proclamation eut lieu lors d’une cérémonie au Mindoo Phillip Park à Castries, où l’Union Jack fut abaissé et remplacé par le drapeau bleu et or de Sainte-Lucie, conçu par Dunstan St. Omer.
Sur le plan politique, les premières années post-indépendance ont été marquées par des tensions entre les deux principaux partis, le Parti travailliste de Sainte-Lucie (SLP) et le Parti des Travailleurs Unis (UWP). Des crises politiques ont émergé à plusieurs reprises, notamment en 1997 avec l’arrivée au pouvoir de Kenny Anthony, qui a tenté de renforcer les relations avec la Communauté caribéenne (CARICOM). Les catastrophes naturelles ont aussi ralenti le développement du pays, notamment après l’ouragan Tomas en 2010 et la pandémie de COVID-19 en 2020, qui a durement frappé le secteur touristique représentant plus de 60 % du PIB.
Sur le plan économique, l’île dépendait fortement de la production de bananes. Cependant, la fin des accords préférentiels avec le Royaume-Uni dans les années 1990 a entraîné une chute des exportations, forçant le pays à diversifier son économie en développant le tourisme et les services financiers offshore. Aujourd’hui, des sites comme les Pitons, la marina de Rodney Bay et les sources chaudes de Soufrière attirent des milliers de visiteurs chaque année.