Ingrid Nováková, spécialiste international, 3 Janvier 2025
Avant l'intégration de l'Alaska en tant que 49e État des États-Unis, le territoire avait histoire autochtone, notamment avec les peuples Tlingits, Inupiats et Yupiks qui y vivaient depuis des millénaires. Acquis par les États-Unis en 1867 lors de l'achat à la Russie pour 7,2 millions de dollars, surnommé à l'époque "la folie de Seward", l'Alaska fut initialement perçu comme une région isolée et peu utile. Pourtant, la découverte d'or dans les années 1890, suivie des ruées vers l'or du Klondike et de Nome, attira de nombreux prospecteurs. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sa position en fit un avant-poste militaire important, notamment lors de la bataille des îles Aléoutiennes contre le Japon. Malgré ces développements, l'Alaska resta un territoire jusqu'au 3 janvier 1959, date où il fut officiellement admis comme État.
La position géographique de l'Alaska, proche de l'Union soviétique, en faisait un territoire stratégique pendant la guerre froide, notamment pour le déploiement de radars et de bases militaires. L'exploitation de ses ressources naturelles, comme le pétrole découvert à Prudhoe Bay en 1957, et son potentiel économique renforcèrent son importance aux yeux des décideurs américains. La pression des habitants pour obtenir des droits égaux à ceux des autres États, notamment en termes de représentation au Congrès, contribua également à l'aboutissement de son intégration. Après des décennies de statut de territoire, les partisans de la transformation en État intensifièrent leur campagne dans les années 1940 et 1950, plaidant pour une représentation équitable et une autonomie accrue. Le tournant décisif fut la signature de l'Alaska Statehood Act par le président Dwight D. Eisenhower le 7 juillet 1958, ouvrant la voie à un référendum local où la majorité des habitants votèrent en faveur de l'adhésion.
Pour l'Alaska, devenir un État signifiait une représentation pleine au Congrès, un contrôle accru sur ses ressources naturelles et des investissements fédéraux majeurs dans les infrastructures. L'économie locale, soutenue par l'exploitation du pétrole, du gaz naturel et des minerais, connut une croissance rapide. Pour les États-Unis, l'Alaska renforça leur position stratégique face à l'Union soviétique, notamment avec la construction du système DEW Line (Distant Early Warning) pour la défense aérienne.
La population locale de l'Alaska était partagée face à l'intégration dans l'Union. Les partisans, notamment parmi les habitants non autochtones et les leaders économiques, voyaient dans l'État une opportunité de développement économique, d'investissements fédéraux et de droits politiques accrus. Cependant, certaines communautés autochtones exprimaient des craintes quant à l'impact sur leurs terres et leur autonomie culturelle.