Ingrid Nováková, spécialiste international, 4 Janvier 2025
Le 4 janvier 1948 marque l'indépendance de la Birmanie, mettant fin à près de six décennies de domination coloniale britannique. Ce processus a été initié par Aung San, surnommé le "Père de l'indépendance", qui a négocié l'Accord de Panglong en 1947. Cependant, Aung San n'a pas vu cette indépendance, ayant été assassiné quelques mois avant. Contrairement à d'autres anciennes colonies britanniques, la Birmanie choisit de ne pas rejoindre le Commonwealth, affirmant ainsi son désir d'autonomie.
La colonisation britannique de la Birmanie débute à la fin du XIXe siècle, après une série de guerres anglo-birmanes qui aboutissent à l'annexion complète du pays en 1885. La lutte pour la liberté s'intensifie dans les années 1920 avec l'émergence de mouvements nationalistes comme le Dobama Asiayone ("Nous, les Birmans") et des figures telles qu'Aung San. Ces résistants ont su mobiliser les masses à travers des manifestations et des alliances, notamment avec le Japon durant la Seconde Guerre mondiale, avant de négocier directement avec les Britanniques pour obtenir l'indépendance.
Aung San fonda l'Armée pour l'indépendance de la Birmanie pendant la Seconde Guerre mondiale, collaborant d'abord avec les Japonais avant de se tourner vers les Alliés. En janvier 1947, il négocie l'Accord de Londres avec Clement Attlee, alors Premier ministre britannique, qui pose les bases de l'indépendance totale. Malgré son assassinat en juillet 1947, Aung San reste une figure vénérée, ayant permis à la Birmanie d'accéder à la souveraineté le 4 janvier 1948.
Après son indépendance en 1948, le gouvernement dirigé par U Nu tente de consolider l'unité nationale, mais des tensions entre diverses groupes armés émergent rapidement. Sur le plan international, la Birmanie adopte une politique de neutralité, devenant l'un des membres fondateurs du Mouvement des non-alignés. En 1962, un coup d'État militaire dirigé par le général Ne Win installe une dictature qui plonge le pays dans l'isolement et la stagnation économique pendant plusieurs décennies.
Le 4 janvier est célébré à travers tout le pays avec des cérémonies officielles, des parades et des rassemblements culturels. À Yangon, la levée du drapeau national et les discours commémoratifs mettent en lumière l'histoire et l'unité du pays. Les familles se réunissent pour partager des repas et exprimer leur fierté nationale, tandis que les écoles organisent des activités éducatives pour transmettre l'héritage de l'indépendance aux jeunes générations.