Ingrid Nováková, spécialiste international, 25 février 2025
La fête nationale du Koweït, célébrée chaque 25 février, commémore l’accession au trône de l’émir Abdallah Al-Salim Al-Sabah en 1950. Avant 1963, l’indépendance du Koweït, obtenue du protectorat britannique le 19 juin 1961, était fêtée à cette date, mais elle a été déplacée pour éviter la chaleur estivale et la faire coïncider avec le règne du souverain.
Le Koweït était sous domination ottomane jusqu'à la signature, en 1899, d'un traité de protection entre le cheikh Moubarak Al-Sabah et les Britanniques, leur accordant le contrôle des affaires étrangères du pays en échange d'une protection militaire. Après la Seconde Guerre mondiale, avec la montée des revendications nationalistes dans le Golfe, le Koweït, riche en pétrole, a commencé à négocier son autonomie. Le 19 juin 1961, un traité fut signé entre les deux nations, marquant la reconnaissance officielle du Koweït comme un État souverain. Cette décision n’a pas été bien accueillie par l’Irak, qui a immédiatement revendiqué le territoire koweïtien, estimant qu’il faisait historiquement partie de la province ottomane de Bassorah. Face à la menace d’une invasion irakienne, la Grande-Bretagne a rapidement déployé des troupes pour sécuriser le pays, avant d’être remplacée par une force militaire de la Ligue arabe en 1962.
Après son indépendance, le Koweït a adopté sa première constitution en novembre 1962, établissant un système de monarchie constitutionnelle avec un parlement élu, l'Assemblée nationale. Le pays a également rejoint l’ONU en 1963 et a été reconnu comme un acteur majeur du marché pétrolier grâce à la nationalisation progressive de la Kuwait Oil Company.
Dès l’annonce de son indépendance, le président irakien Abdul Karim Qasim a revendiqué le Koweït comme une partie de l’Irak et a massé des troupes à la frontière. Pour contrer cette menace, l’émir Abdallah Al-Salim Al-Sabah a demandé l’aide du Royaume-Uni, qui a déployé des forces militaires sur place. En 1963, après la chute de Qasim, l’Irak a officiellement reconnu l’indépendance du Koweït, mais les tensions n’ont jamais totalement disparu. En 1990, ces revendications ont culminé avec l’invasion du pays par Saddam Hussein, qui a annexé le Koweït comme la 19e province de l’Irak. L’occupation irakienne a duré sept mois, jusqu’à l’intervention de la coalition internationale menée par les États-Unis lors de l’opération Tempête du désert en 1991, qui a restauré la souveraineté koweïtienne.