23 février : Jour du défenseur de la patrie en Russie

Ingrid Nováková, spécialiste international, 23 février 2025

Origine du Jour du défenseur de la patrie

Le Jour du défenseur de la patrie en Russie trouve son origine dans la création de l’Armée rouge le 23 février 1918, alors que la jeune République soviétique, sous la direction de Lénine et Trotski, faisait face à l’intervention étrangère et aux forces de l’Armée blanche. Ce jour-là, un appel à la mobilisation des ouvriers et paysans fut lancé pour défendre Moscou et Petrograd contre l’avancée des troupes allemandes.

Évolution de la fête à travers l’histoire

Initialement, la fête marquait la naissance de l’Armée rouge. En 1922, elle fut officialisée sous le nom de « Journée de l’Armée rouge et de la Marine soviétique » et devint une célébration annuelle. Sous Staline, les festivités prirent une dimension plus grandiose avec des défilés militaires sur la Place Rouge, où l’on exhibait des chars KV-1, des canons de 76 mm et les nouvelles divisions blindées de l’Armée rouge. Après la guerre, sous Khrouchtchev et Brejnev, le 23 février servait à glorifier les succès militaires soviétiques, notamment les victoires en Afghanistan et l’expansion de l’influence soviétique. En 2002, Vladimir Poutine la rebaptisa « Jour du défenseur de la patrie » et lui redonna un caractère officiel en l’inscrivant comme jour férié.

Qui sont les « défenseurs de la patrie » aujourd’hui ?

En premier lieu, ce sont bien sûr les membres des forces armées russes, qu’il s’agisse des troupes terrestres, de la marine ou de l’aviation, qui participent à des opérations militaires et de maintien de la paix. Les vétérans des conflits passés, notamment de la Grande Guerre patriotique (1941-1945), de la guerre d’Afghanistan (1979-1989) et des guerres de Tchétchénie (1994-1996, 1999-2009), sont également honorés chaque année. Mais les défenseurs de la patrie ne se limitent plus aux seuls militaires. Depuis les années 2000, cette notion inclut les membres des forces de l’ordre, comme la police, la Garde nationale (Rosgvardia) et le FSB, qui luttent contre le terrorisme et la criminalité organisée. Les pompiers, les secouristes du Ministère des Situations d’urgence (EMERCOM) et les médecins militaires sont aussi considérés comme des protecteurs du pays.