11 février : Journée internationale des femmes et des filles de science

Journée internationale des femmes et des filles de science

Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 11 février 2025

Origine et objectif

La Journée internationale des femmes et des filles de science, instaurée par l'ONU en 2015 et célébrée le 11 février, vise à promouvoir l’égalité des sexes dans les domaines scientifiques. Plusieurs programmes ont été mis en place, dont "For Women in Science" de L’Oréal-UNESCO, qui a soutenu plus de 3 800 chercheuses depuis 1998, et la fondation Girls Who Code, qui a formé plus de 500 000 jeunes filles aux métiers du numérique.

Obstacles historiques à la participation des femmes en science

Au XIXe siècle, des institutions comme l’Université de Cambridge refusaient encore de délivrer des diplômes aux femmes, empêchant Ada Lovelace, pionnière de la programmation informatique, de voir son travail reconnu. En physique, Lise Meitner, qui a contribué à la découverte de la fission nucléaire, a été écartée du prix Nobel en 1944, attribué uniquement à son collègue Otto Hahn. En médecine, Nettie Stevens, qui a identifié le rôle des chromosomes X et Y dans la détermination du sexe, a vu ses travaux éclipsés au profit d'Edmund Beecher Wilson. Bien que leurs recherches aient été menées simultanément en 1905, c’est principalement Wilson qui a été mis en avant dans les publications scientifiques. Rosalind Franklin, dont les travaux sur la diffraction des rayons X ont été essentiels pour la découverte de la structure de l’ADN, a vu son rôle minimisé alors que Watson et Crick ont obtenu le prix Nobel en 1962. En France, Sophie Germain, mathématicienne du XVIIIe siècle, a dû se faire passer pour un homme afin de correspondre avec des savants comme Lagrange.

Pionnières qui ont marqué l’histoire scientifique

En physique et chimie, Marie Curie est la première femme à recevoir un prix Nobel et reste la seule à en avoir reçu deux, pour ses travaux sur la radioactivité. En informatique, Ada Lovelace a écrit le premier algorithme destiné à être exécuté par une machine, faisant d’elle la première programmeuse de l’histoire dès le XIXe siècle. En médecine, Gerty Cori est devenue la première femme à recevoir le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1947 pour ses recherches sur le métabolisme des glucides. En biologie, Barbara McClintock a découvert les éléments transposables dans l’ADN, une avancée qui lui a valu le prix Nobel de médecine en 1983. En astronomie, Vera Rubin a démontré l’existence de la matière noire en observant la rotation des galaxies. En sciences de l’espace, Katherine Johnson, mathématicienne à la NASA, a calculé les trajectoires des missions Mercury et Apollo 11, permettant le premier alunissage en 1969. En pharmacologie, Tu Youyou a découvert l’artémisinine, un traitement essentiel contre le paludisme, ce qui lui a valu le prix Nobel de médecine en 2015.