21 février : Journée internationale de la langue maternelle

Journée internationale de la langue maternelle

Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 21 février 2025

Origine et objectif de la Journée internationale de la langue maternelle

La Journée internationale de la langue maternelle a été instaurée par l’UNESCO en 1999 et est célébrée chaque 21 février depuis 2000. Son origine remonte aux événements du 21 février 1952 à Dacca (actuel Bangladesh), où plusieurs étudiants, dont Salam, Rafiq, Barkat et Jabbar, ont été tués alors qu’ils manifestaient pour la reconnaissance du bengali comme langue officielle face à l’imposition de l’ourdou par le gouvernement pakistanais. En mémoire de leur sacrifice, le Bangladesh a proposé à l’UNESCO de créer une journée dédiée à la défense des langues maternelles.

Langues en danger

Selon l’UNESCO, plus de 40 % des 7 000 langues parlées dans le monde sont menacées. Certaines comptent moins de 100 locuteurs, comme le Taushiro au Pérou, ou le Aka-Bo en Inde, disparu en 2010. En Russie, le Yukhagir ne subsiste plus que dans deux villages de Sibérie. En Australie, où l'on recensait plus de 250 langues aborigènes avant la colonisation, seules une vingtaine sont encore parlées couramment. Enfin, en France, des langues comme le francoprovençal ou le picard sont classées comme sérieusement menacées par l’UNESCO dans son "Atlas des langues en danger dans le monde".

Bienfaits du multilinguisme sur le cerveau

Sur le plan cognitif, parler plusieurs langues améliore la mémoire et la concentration. Une étude de l’Université de York a montré que les personnes bilingues ont une meilleure flexibilité mentale et résolvent les problèmes plus rapidement. Des chercheurs de l’Université d’Édimbourg ont également prouvé que le multilinguisme retarde l’apparition de maladies neurodégénératives comme Alzheimer de plusieurs années. En éducation, les enfants bilingues développent des capacités d’apprentissage plus avancées et une meilleure compréhension des structures grammaticales. En Économie, les personnes multilingues ont un accès plus large au marché du travail, notamment dans des secteurs comme le commerce international, la diplomatie et le tourisme.

Initiatives mondiales pour préserver les langues menacées

En Nouvelle-Zélande, le programme "Te Reo Māori Revitalization" a permis d’intégrer la langue maorie dans l’enseignement, avec des émissions télévisées et des écoles d’immersion appelées Kōhanga Reo. Au Hawaï, la langue hawaïenne, autrefois en déclin, connaît un renouveau grâce aux écoles Aha Pūnana Leo et à l’Université d’Hawaï qui propose des diplômes en hawaïen. En Mexique, l'Institut National des Langues Indigènes développe des programmes éducatifs en nahuatl, zapotèque et mixe. En Russie, l’Académie des Sciences du Tatarstan finance des dictionnaires pour préserver le tatar.