Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 3 février 2025
La Journée internationale sans paille a été créée en 2017 par Jackie Nunez, une militante écologiste américaine fondatrice du mouvement The Last Plastic Straw. Son initiative est née après avoir constaté l’accumulation de pailles en plastique sur les plages de Monterey, en Californie. En 2015, une vidéo virale montrant un biologiste marin en train de retirer une paille coincée dans la narine d’une tortue de mer au large du Costa Rica a provoqué une prise de conscience mondiale. Des campagnes ont suivi, comme celle de la Lonely Whale Foundation, qui a permis à Seattle d'interdire officiellement les pailles en plastique dès juillet 2018. En France, l’association Bas Les Pailles a mené des actions de sensibilisation, contribuant à la loi anti-gaspillage de 2020 qui interdit la distribution de pailles en plastique depuis janvier 2021. De nombreux événements, comme Rock en Seine et le Hellfest, ont également banni les pailles jetables.
Réduire l’usage des pailles en plastique est essentiel pour limiter leur impact environnemental. Chaque jour, environ 500 millions de pailles sont utilisées aux États-Unis, soit l'équivalent de remplir plus de 125 bus scolaires. Ces déchets sont problématiques car ils sont trop petits pour être efficacement recyclés et finissent souvent dans les océans. Une étude menée en 2018 a estimé que plus de 8,3 milliards de pailles jonchaient les plages du monde entier. De nombreux animaux, comme les poissons, les oiseaux et les mammifères marins, ingèrent ces plastiques, provoquant des blessures internes et souvent la mort. Par ailleurs, les pailles en plastique se fragmentent en microplastiques, qui contaminent la chaîne alimentaire et se retrouvent dans l’eau potable. Une étude de 2017 publiée par l’Université d’État de New York a révélé que 93 % des bouteilles d’eau de grandes marques contenaient des particules de plastique.
Les pailles en inox, comme celles proposées par la marque française Gobi, sont réutilisables et faciles à nettoyer avec un goupillon. Les pailles en bambou, fabriquées par des entreprises comme Bambaw, sont biodégradables et produites de manière artisanale. Une autre alternative est la paille comestible, faite à partir de pâte alimentaire ou d’algues, comme celles commercialisées par Lolistraw. Elles peuvent être consommées après utilisation, réduisant ainsi totalement les déchets. Les pailles en papier, bien que adoptées par des chaînes comme McDonald’s ou Starbucks, présentent des limites : elles se désagrègent rapidement et sont difficiles à recycler en raison des colles utilisées. Enfin, les pailles en verre, proposées par des marques comme GlassDharma, offrent une alternative réutilisable, bien qu'elles soient plus fragiles.
En France, la loi anti-gaspillage de 2020 a interdit la vente et la distribution des pailles en plastique à usage unique depuis janvier 2021. Au Royaume-Uni, une interdiction similaire est en vigueur depuis octobre 2020, obligeant les entreprises à proposer uniquement des pailles biodégradables ou réutilisables. Aux États-Unis, plusieurs villes ont adopté des interdictions : Seattle a été la première à bannir les pailles en plastique en 2018, suivie par San Francisco, Los Angeles et New York. L’État de Hawaï a quant à lui interdit tous les plastiques à usage unique dans la restauration à partir de 2022. En Australie, des États comme le Queensland et le Victoria ont banni les pailles en plastique dès 2021. En Inde, une interdiction nationale des plastiques à usage unique, y compris les pailles, est entrée en vigueur en juillet 2022. La Chine a également annoncé une interdiction progressive des plastiques jetables, avec un objectif de suppression totale d’ici 2025. Au Canada, la vente de pailles en plastique est interdite depuis décembre 2022, avec une période de transition jusqu’en 2024.