19 février : Journée internationale de la baleine

Journée internationale de la baleine

Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 19 février 2025

Pourquoi protéger les baleines

Les excréments des baleines, riches en fer et en azote, stimulent la croissance du phytoplancton, qui absorbe chaque année des millions de tonnes de CO₂ et produit plus de 50 % de l’oxygène mondial. En Mauritanie, les cachalots aident à structurer la chaîne alimentaire en régulant les populations de calmars géants, ce qui a un impact direct sur la survie d'espèces de poissons commerciaux comme le thon. Dans le golfe du Maine, les baleines à bosse attirent les harengs et les maquereaux grâce à la technique du filet à bulles qu’elles utilisent pour chasser. En encerclant leurs proies avec des anneaux de bulles avant de les engloutir, elles regroupent les bancs de poissons, ce qui facilite leur capture. Lorsqu’elles meurent, leurs carcasses coulent au fond de l’océan, fournissant des nutriments à des milliers d’organismes, dont des requins dormeurs et des vers Osedax, un phénomène appelé « whale fall ».

Menaces qui pèsent sur les baleines aujourd'hui

La chasse commerciale, bien que théoriquement interdite depuis 1986 par la Commission baleinière internationale, continue dans certains pays comme le Japon, la Norvège et l’Islande. En 2019, le Japon a officiellement repris la chasse aux rorquals de Minke, avec un quota de 227 prises annuelles, malgré la désapprobation internationale. La pollution plastique est une autre menace majeure : en 2018, un cachalot s’est échoué aux Philippines avec 40 kg de plastique dans l’estomac, empêchant son système digestif de fonctionner. De plus, les filets de pêche fantômes sont responsables de nombreuses morts accidentelles : chaque année, plus de 300 baleines franches de l’Atlantique Nord sont piégées dans des engins de pêche au large des côtes canadiennes et américaines. De plus, le réchauffement climatique modifie les courants marins et réduit la disponibilité de leur nourriture. Par exemple, en Antarctique, la diminution du krill, due à la fonte des glaces, met en péril les populations de rorquals bleus. Enfin, les collisions avec les navires sont une cause fréquente de mortalité : dans le détroit de Gibraltar, les orques subissent un nombre croissant d’accidents avec des cargos, entraînant des blessures mortelles. En réponse, certaines régions, comme la Californie, ont instauré des réductions de vitesse obligatoires pour les navires dans les zones de migration des baleines.

Les espèces de baleines les plus menacées

La baleine franche de l’Atlantique Nord est l’une des plus menacées, avec moins de 350 individus recensés en 2023. Cette espèce souffre particulièrement des collisions avec les navires et des enchevêtrements dans les filets de pêche au large des côtes du Canada et des États-Unis. Le rorqual boréal, chassé intensivement au XXe siècle, est encore victime de la chasse commerciale en Norvège et au Japon, où plusieurs dizaines de spécimens sont capturés chaque année sous prétexte de « recherche scientifique ». La baleine bleue, le plus grand animal vivant sur Terre, a vu sa population chuter de plus de 90 % à cause de la chasse industrielle du siècle dernier.