Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 8 avril 2025
La Journée internationale des Roms a été instaurée le 8 avril 1971 lors du premier Congrès mondial des Roms organisé à Londres. Cette rencontre a vu la participation de représentants roms de 14 pays, qui ont adopté officiellement le drapeau et l'hymne international rom, intitulé "Gelem Gelem". Cette journée vise à promouvoir la culture rom, défendre les droits de cette population et sensibiliser le public aux discriminations dont elle est victime. On estime qu'environ 12 millions de Roms vivent en Europe, avec des concentrations importantes en Roumanie (environ 2 millions), en Bulgarie et en Hongrie. En France, près de 500 000 personnes sont d'origine rom.
Le drapeau rom est composé de deux bandes horizontales : le bleu représente le ciel et la liberté, tandis que le vert symbolise la terre et les racines nomades. Au centre figure une roue rouge à 16 rayons, inspirée du chakra indien, rappelant les origines du peuple rom en Inde. L'hymne "Gelem Gelem", évoque les persécutions subies par les Roms, notamment durant la Seconde Guerre mondiale où près de 500 000 d'entre eux ont été victimes du génocide nazi. Malgré ces tragédies, la musique rom a influencé des genres comme le flamenco en Espagne, la musique tzigane des Balkans ou encore le jazz manouche popularisé par Django Reinhardt.
Dès le Moyen Âge, les Roms ont été victimes de discriminations en Europe, notamment dans les principautés de Valachie et de Moldavie jusqu'au XIXe siècle. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les nazis ont mis en œuvre un génocide visant les Roms, appelé le "Porajmos" ou "Samudaripen", faisant environ 500 000 victimes. En Allemagne, les lois raciales de Nuremberg de 1935 ont conduit à la déportation massive de Roms vers les camps d'extermination comme Auschwitz-Birkenau. En France, plus de 3 000 Roms ont été internés dans des camps tels que celui de Montreuil-Bellay. Outre la Seconde Guerre mondiale, les persécutions ont continué bien après le conflit. En Tchécoslovaquie communiste, des politiques de stérilisation forcée ont visé des femmes roms jusque dans les années 1990.