16 avril : Journée mondiale contre l'esclavage des enfants

esclavage des enfants

Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 16 avril 2025

Origine de cette journée

La Journée mondiale contre l'esclavage des enfants a lieu chaque année le 16 avril, en mémoire d'Iqbal Masih, né en 1983 à Muridke, au Pakistan. Issu d'une famille pauvre, il fut vendu à l’âge de 4 ans par ses parents à un fabricant de tapis pour rembourser une dette de 600 roupies (moins de 12 euros). Enchaîné à son métier à tisser pendant plus de 12 heures par jour, il était nourri chichement et battu lorsqu’il se montrait trop lent. À 10 ans, il parvint à s’échapper avec l’aide du Bonded Labour Liberation Front (BLLF), une ONG pakistanaise luttant contre le travail forcé. Iqbal devint alors un militant de la lutte contre l’esclavage des enfants, dénonçant les conditions inhumaines dans lesquelles des milliers d’enfants pakistanais étaient exploités. Il s’apprêtait à intégrer une école aux États-Unis quand il fut assassiné le 16 avril 1995, à l’âge de 12 ans, probablement en représailles à son engagement contre l’industrie du tapis.

En quoi consiste l’esclavage des enfants ?

L’esclavage des enfants désigne toute situation où un mineur est contraint de travailler, souvent dans des conditions inhumaines, sans possibilité de quitter son employeur. Cela inclut le travail forcé, la traite, l'exploitation sexuelle, le mariage forcé, l'enrôlement militaire, ainsi que les travaux dangereux. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), plus de 160 millions d’enfants étaient soumis au travail en 2024, dont 79 millions dans des conditions qualifiées de dangereuses.

Conséquences sur la santé physique et mentale des enfants

Sur le plan physique, les travaux agricoles les exposent à des produits chimiques toxiques (pesticides, engrais) provoquant des troubles respiratoires, des affections cutanées et des intoxications chroniques. Dans l’industrie minière, ils manipulent du mercure ou inhalent des poussières de silice, causant des maladies pulmonaires irréversibles. Dans les usines textiles ou de briques, ils sont soumis à des gestes répétitifs, à des charges lourdes, à la chaleur et à des machines dangereuses. Sur le plan psychologique, l’impact est tout aussi grave. Les enfants soumis à l’exploitation vivent dans la peur, l’isolement et la soumission permanente. Les cas de maltraitance, de viols, de menaces ou de détention prolongée sont fréquents. Ces situations provoquent des syndromes de stress post-traumatique, des troubles anxieux, des dépressions profondes, voire des comportements suicidaires. L’absence de stimulation cognitive et affective entrave le développement du cerveau et nuit à la mémoire, au langage et à la concentration.