Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 10 avril 2025
Saint Fulbert, né vers 960 et mort en 1028, fut évêque de Chartres à partir de l’an 1006. Originaire probablement d’Italie ou du nord de la France, il étudia à Reims sous la direction de Gerbert d’Aurillac, futur pape Sylvestre II. Sa réputation de théologien lui valut la direction de l’École cathédrale de Chartres, qui devint sous son impulsion un centre intellectuel majeur en Europe. Après l’incendie de la cathédrale de Chartres en 1020, Fulbert mobilisa les ressources pour sa reconstruction. Il fit appel au roi Robert II le Pieux ainsi qu’à de nombreux seigneurs pour financer les travaux. Grâce à son action, les fondations de la cathédrale romane furent posées et achevées peu après sa mort.
Saint Fulbert n’a jamais été canonisé officiellement par une bulle pontificale, la procédure de canonisation n’existant pas encore formellement à son époque. Cependant, son nom fut inscrit au martyrologe romain, ce qui équivaut à une reconnaissance liturgique par l’Église. En 1862, le pape Pie IX confirma implicitement cette reconnaissance en approuvant le calendrier liturgique qui mentionnait sa fête au 10 avril.
Dans la cathédrale de Chartres, le vitrail de la baie n° 37, daté du XIIIe siècle et situé dans le déambulatoire nord, lui est consacré : on y voit des scènes de sa vie, comme l’incendie de la cathédrale et la reconstruction qu’il a initiée. Une statue en pierre le représentant figure également sur le portail sud de la cathédrale, vêtu de ses habits d’évêque, tenant une maquette d’église. Dans les manuscrits médiévaux, on retrouve ses écrits, notamment dans le manuscrit 528 de la Bibliothèque municipale de Chartres, qui contient plusieurs de ses lettres copiés au XIIe siècle. Sur le plan littéraire, il est cité dans la "Histoire littéraire de la France" (tome 6, Académie des inscriptions et belles-lettres), et ses textes sont analysés dans des anthologies comme "Les Lettres carolingiennes et post-carolingiennes", publiées par le CNRS. Enfin, en 1954, l’écrivain Henri Focillon évoqua l’importance intellectuelle de Fulbert dans son essai "La Vie des formes".