Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 17 Janvier 2025
La fête de Sainte Roseline, célébrée chaque 17 janvier, trouve ses origines dans la dévotion envers Roseline de Villeneuve (1263-1329), une religieuse chartreuse française connue pour ses miracles. Née dans une noble famille provençale, elle devint prieure de la Chartreuse de La Celle-Roubaud, où elle consacra sa vie au service des pauvres. Parmi les récits célèbres, le miracle des « roses et du pain » raconte qu'elle fut surprise par son père alors qu'elle transportait du pain sous son manteau pour les nécessiteux. En découvrant son contenu, les pains se transformèrent en roses, un signe de sa sainteté. Aujourd'hui, cette fête est particulièrement célébrée à Les Arcs-sur-Argens, où son corps repose dans une châsse conservée dans la chapelle du château Sainte-Roseline.
Le miracle des « roses et du pain » reste le plus emblématique : Roseline, surprise par son père avec du pain caché sous son manteau pour nourrir les pauvres, vit ces pains se transformer en roses. En 1329, lors de son exhumation, son corps fut retrouvé incorrompu, un phénomène considéré comme un signe de sainteté. Aujourd'hui encore, sa châsse en cristal, contenant ses yeux miraculeusement préservés, peut être vue dans la chapelle Sainte-Roseline aux Arcs-sur-Argens. On raconte également qu'elle aurait guéri un enfant atteint d'une grave fièvre après qu'une mère désespérée ait déposé un morceau de tissu sur son tombeau. Une autre anecdote locale décrit comment elle aurait rempli des jarres vides de vin pour des visiteurs pauvres lors d’un hiver particulièrement rude.
En 1329, peu après sa mort, son corps fut exhumé et découvert incorrompu, un fait documenté par les chartreux de La Celle-Roubaud. Ce phénomène attira l’attention de l’Église et permit l’établissement de son culte local. En 1660, le roi Louis XIV, lors d’un voyage en Provence, visita la chapelle Sainte-Roseline aux Arcs-sur-Argens, ce qui renforça son statut. En 1851, le pape Pie IX approuva officiellement son culte, permettant la célébration de sa fête le 17 janvier dans le diocèse de Fréjus-Toulon. Sa châsse en cristal, réalisée au XIXe siècle, fut installée pour exposer son corps incorrompu, notamment ses yeux préservés, ce qui attire encore aujourd’hui des milliers de pèlerins.
À la chapelle Sainte-Roseline, située aux Arcs-sur-Argens, les vitraux réalisés par Marc Chagall illustrent des scènes bibliques dont « Le repas des anges », un hommage à son rôle de protectrice des pauvres. Une mosaïque de Jean Bazaine et un bas-relief d'Alfred Manessier ornent également ce lieu. En littérature, sa vie est relatée dans des hagiographies médiévales comme celles des chartreux de Provence, qui ont documenté ses miracles, notamment celui des « roses et du pain ». Plus récemment, elle a été évoquée dans des ouvrages dédiés à la Provence, tels que « Sainte Roseline et la chartreuse de La Celle-Roubaud », qui explorent son impact religieux et social.