18 Janvier : fête de Sainte Prisque

fête de Sainte Prisque

Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 18 Janvier 2025

Qui était Sainte Prisque ?

La fête de Sainte Prisque, célébrée le 18 janvier, puise ses racines dans l’histoire du christianisme primitif. Sainte Prisque, une jeune fille noble romaine, aurait vécu au Ier siècle sous le règne de l’empereur Claude ou Néron. D’après les récits hagiographiques, elle serait née dans une famille noble de Rome et aurait été baptisée par Saint Pierre lui-même, à une époque où le christianisme était sévèrement réprimé. Arrêtée pour avoir refusé de participer à des sacrifices païens en l’honneur des dieux romains, elle aurait été fouettée publiquement, puis jetée dans une fosse aux lions lors de jeux dans un amphithéâtre. On raconte que les lions, au lieu de l’attaquer, se seraient couchés à ses pieds. Après cet événement, elle fut à nouveau torturée, enfermée dans une prison insalubre, et finalement décapitée à l’âge de 13 ans. La basilique Sainte-Prisque sur l’Aventin, l’une des plus anciennes églises de Rome, aurait été construite sur les ruines de sa maison. Aujourd’hui, des églises en France, comme celle de Sainte-Prisque à Cusset dans l’Allier, organisent des processions pour honorer sa mémoire, rappelant la ferveur des premiers chrétiens face aux persécutions.

Reconnaissance officielle de Sainte Prisque

Dès le IVe siècle, l’empereur Constantin, après la légalisation du christianisme, fit ériger la basilique Sainte-Prisque sur l’Aventin à Rome, sur le site supposé de sa maison familiale. En 494, le pape Gélase Ier inclut son nom dans un martyrologe officiel. En 1580, le pape Grégoire XIII officialisa la date du 18 janvier pour sa fête liturgique dans le calendrier révisé, établissant une célébration unifiée à travers l’Europe. Plusieurs de ses reliques furent réparties dans des lieux de culte : des fragments d’ossements sont conservés à la basilique Sainte-Prisque à Rome, tandis que d’autres furent transférés en France, notamment à Cusset dans l’Allier.

Sainte Prisque dans l'art et la littérature

Dans la basilique Sainte-Prisque à Rome, des fresques du IVe siècle représentent des moments de sa vie, notamment son baptême par Saint Pierre et le miracle des lions dans l’amphithéâtre, où les bêtes se couchent à ses pieds au lieu de l’attaquer. Ces fresques, redécouvertes lors de restaurations au XVIe siècle sous le pape Léon X, sont parmi les plus anciennes illustrations de son martyre. Dans les manuscrits enluminés médiévaux, comme le célèbre "Martyrologe de Bède le Vénérable", Sainte Prisque est dépeinte en jeune martyre portant une palme, symbole de victoire sur la mort, et une couronne. Au Moyen Âge, des vitraux dans des églises européennes, comme ceux de la cathédrale de Sens en France, illustraient des scènes de sa vie. En sculpture, une statue du XVIIe siècle conservée dans l’église de Cusset, dans l’Allier, représente Sainte Prisque avec un lion couché à ses pieds. En littérature, les "Actes des Martyrs", rédigés entre les IIIe et IVe siècles, racontent son histoire avec des détails tels que sa prière avant l’exécution. Plus récemment, au XIXe siècle, des écrivains comme Dom Guéranger ont inclus sa vie dans "L’Année Liturgique", un ouvrage qui décrit les saints célébrés tout au long de l’année.