Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 19 février 2025
Saint Gabin, noble romain du IIIe siècle, était le frère du pape saint Caïus et l'oncle de sainte Suzanne. Fidèle chrétien, il refusa d'apostasier malgré les édits de persécution de l'empereur Dioclétien. Selon la tradition, il fut arrêté alors qu'il célébrait des offices clandestins. Jeté dans un cachot, il fut privé de nourriture pendant des semaines, ce qui provoqua sa mort par inanition après d'atroces souffrances. Avant son arrestation, il aurait aidé sa nièce Suzanne à repousser les avances d'un prétendant païen soutenu par Dioclétien, ce qui entraîna une répression accrue contre sa famille. Son corps fut secrètement récupéré par des chrétiens et enterré dans une crypte sur la Via Appia.
Saint Gabin a été reconnu comme martyr de l'Église catholique dès les premiers siècles du christianisme. Son nom figure dans le Martyrologe romain, un recueil officiel des saints et martyrs de l’Église. Au IVe siècle, l'empereur Constantin, après la fin des persécutions, fit restaurer plusieurs lieux de culte dédiés aux martyrs, et une église fut érigée en son honneur sur l’emplacement supposé de sa tombe. En 1604, le pape Clément VIII autorisa le transfert de certaines de ses reliques dans l’église Saint-Suzanne à Rome. Bien que sa fête du 19 février soit aujourd'hui moins célébrée, elle figure toujours dans le calendrier liturgique de l'Église catholique, affirmant son statut de saint.
Dans l’iconographie chrétienne, il est souvent représenté en vieil homme barbu, vêtu d’une toge romaine, tenant une palme du martyre ou enchaîné dans une prison. Un vitrail du XIXe siècle, visible dans la cathédrale de Sens, montre Saint Gabin en prière dans son cachot, entouré d’anges le réconfortant. Une sculpture en marbre du XVIIe siècle, réalisée dans le style du Bernin par un artiste de son cercle, orne l’un des autels latéraux de l’église Saint-Suzanne. Dans la littérature, son martyre est mentionné dans plusieurs recueils hagiographiques médiévaux, notamment dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, qui décrit sa résistance aux persécutions impériales. Enfin, une biographie hagiographique du XVIIe siècle, écrite par le père Jean Bolland, détaille son arrestation et sa mort sous Dioclétien.