Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 13 avril 2025
Saint Herménégilde, né vers 564, était le fils du roi wisigoth Léovigild, qui régnait sur une grande partie de l’Espagne et du sud de la Gaule. Élevé dans l’arianisme, une doctrine chrétienne déclarée hérétique par l’Église catholique, Herménégilde se convertit au catholicisme à l’instigation de sa femme Ingonde, une princesse franque catholique, et de l’évêque Léandre de Séville. En 579, Herménégilde se révolta contre son père Léovigild et prit les armes avec le soutien tacite de Byzance, qui contrôlait encore certaines régions du sud de l’Espagne. Il fut capturé à Séville en 584 après une brève guerre civile et emprisonné à Tarragone. Son refus de recevoir la communion d’un évêque arien entraîna sa mise à mort le jour de Pâques en 585, à l’âge de 21 ans.
Le pape Grégoire Ier, dans le Livre III de ses Dialogues, a été le premier à souligner l’exemplarité du sacrifice de Saint Herménégilde, affirmant que le jeune prince avait préféré la vérité catholique à la loyauté familiale. Son culte fut renforcé au cours du VIIᵉ siècle, notamment après le IIIᵉ Concile de Tolède en 589, qui entérina la conversion de tout le royaume wisigoth au catholicisme. Saint Herménégilde est inscrit au Martyrologe romain et sa fête liturgique est célébrée chaque 13 avril.
Francisco de Zurbarán a peint en 1630 un tableau intitulé « Saint Herménégilde », conservé aujourd’hui au musée du Prado à Madrid. Le tableau montre le jeune prince enchaîné, vêtu d’un habit royal, le regard tourné vers le ciel, refusant un calice tendu par un évêque arien. Le Greco a également représenté Herménégilde dans son œuvre « Le Martyre de Saint Herménégilde », aujourd’hui exposée au musée du Prado, où le saint est allongé, les bras en croix, baigné d’une lumière divine. En littérature, Lope de Vega a écrit une pièce de théâtre intitulée « El Mártir Hermenegildo » en 1604, où il met en scène la tension tragique entre l’autorité du père et la foi du fils.