eline-aretin.html">Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 11 avril 2025
Saint Stanislas est né vers 1030 à Szczepanów, en Pologne. Après des études à Gniezno puis à Paris (ou Liège, selon certaines sources), il fut ordonné prêtre, puis nommé évêque de Cracovie en 1072 par le roi Boleslas II le Généreux. En 1079, après avoir excommunié le roi, Stanislas fut assassiné pendant la messe à l’église Saint-Michel de Cracovie, sur ordre direct de Boleslas. Ce meurtre déclencha une crise politique majeure, contraignant le roi Boleslas à fuir en Hongrie, où il termina ses jours comme moine pénitent dans un monastère bénédictin. Aujourd'hui, Saint Stanislas est l’un des trois saints patrons de la Pologne, avec Saint Adalbert et Sainte Hedwige.
Parmi les miracles les plus célèbres de Saint Stanislas figure celui de la résurrection de Piotr, un riche propriétaire terrien que l’évêque aurait fait revenir à la vie pour témoigner dans un procès lié à un litige foncier avec le roi. Des siècles plus tard, en 1241, lors de l’invasion mongole, des soldats polonais rapportèrent avoir vu l’esprit de Stanislas apparaître pour les guider au combat.
Saint Stanislas fut canonisé en 1253 à Assise par le pape Innocent IV, devenant ainsi le premier Polonais élevé à la sainteté. En 1963, le pape Jean XXIII le déclara co-patron principal de la Pologne, aux côtés de la Vierge Marie et de saint Wojciech (Adalbert). Dans la liturgie catholique, sa fête est inscrite au calendrier le 11 avril.
Le tableau « Le meurtre de Saint Stanislas » peint par Jan Matejko en 1870 et exposé au Musée national de Cracovie, montre le roi Boleslas frappant Stanislas à l’autel, entouré de soldats. À la cathédrale du Wawel, son tombeau est surmonté d’un imposant sarcophage baroque en argent massif, réalisé entre 1669 et 1671 par l’orfèvre Piotr van der Rennen, sur commande du roi Jean III Sobieski. Dans les vitraux de l’église Sainte-Croix de Cracovie, réalisés par Józef Mehoffer au début du XXe siècle, Stanislas est figuré en évêque levant la main en signe de bénédiction sur la ville. En littérature, il est évoqué dans les chroniques de Gallus Anonymus (vers 1113), puis chez Wincenty Kadłubek qui rapporte ses miracles et son procès avec le roi. Au XIXe siècle, le poète romantique Juliusz Słowacki en fait un personnage dans son poème dramatique « Król-Duch » (Le Roi-Esprit), où Stanislas apparaît comme un guide spirituel du peuple polonais.