Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 13 février 2025
Sainte Béatrice d'Ornacieux (vers 1260-1306) était une moniale chartreuse française, née dans une noble famille dauphinoise. Dès son adolescence, elle entra à la chartreuse de Parménie pour se consacrer à la vie religieuse. Elle portait un cilice de fer enfoncé dans la chair, dormait sur une planche sans couverture et jeûnait au pain et à l’eau. En 1300, elle fonda un nouvel ermitage à Eymeu, dans la Drôme, où elle vécut dans une cellule de bois à peine couverte. Elle mourut en 1306, épuisée par ses mortifications. Sa béatification fut proclamée par le pape Pie IX en 1869 et son culte est toujours célébré en Isère, notamment au sanctuaire de Parménie.
Chaque année, le 13 février, jour de sa fête liturgique, une messe solennelle est célébrée au sanctuaire de Parménie. À Eymeu, une ancienne coutume voulait que les jeunes filles déposent des fleurs blanches sur l’autel de la sainte pour demander une bénédiction pour leur mariage.
Ce n'est qu'au XIXe siècle que l'Église reconnaît officiellement son culte, lorsqu le pape Pie IX la béatifie en 1869. Son nom est inscrit dans le martyrologe romain, et sa fête liturgique est fixée au 13 février. Aujourd’hui, bien qu’elle ne soit pas canonisée, Sainte Béatrice d'Ornacieux est vénérée comme bienheureuse dans l’Ordre des Chartreux.
Un vitrail du XIXe siècle dans l’église Saint-Bruno de Voiron illustre sa vie ascétique, tandis qu’une statue en pierre du XVIIe siècle, conservée à Parménie, la représente en prière, les mains jointes et les yeux tournés vers le ciel. En littérature, elle est mentionnée dans les hagiographies des chartreux, notamment dans le recueil "Vies des Saints et Bienheureux de l’Ordre des Chartreux" de Dom Jean de La Croix, publié en 1903. L’historien et moine chartreux Dom Augustin Devaux évoque également son ascétisme dans son ouvrage "Les grandes figures féminines de la Chartreuse" (1937). Son histoire inspire aussi des auteurs du XIXe siècle, comme l’abbé J.-B. Migne, qui lui consacre un passage dans son "Dictionnaire des Saints".