9 avril : fête de Sainte Casilda de Tolède

Sainte Casilda de Tolède

Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 9 avril 2025

Qui était Sainte Casilda de Tolède ?

Sainte Casilda de Tolède, née au XIe siècle dans le royaume de Tolède alors sous domination musulmane, était la fille d’un roi maure, probablement Al-Mamun de Tolède. Bien qu’élevée dans l’islam, elle se montra compatissante envers les chrétiens emprisonnés, leur apportant discrètement du pain caché dans son vêtement. Tombée gravement malade, elle partit en pèlerinage vers le nord de l’Espagne pour se faire soigner par des chrétiens à Bañares, en Vieille-Castille, où elle fut miraculeusement guérie. Elle se convertit alors au christianisme, fut baptisée et mena une vie d’ermite près de Burgos. Elle serait morte à l’âge d’environ 100 ans, autour de l’an 1050.

Miracles associés à Sainte Casilda

Le plus célèbre miracle est celui des roses, lorsque Casilda apportait en secret du pain aux prisonniers chrétiens et que, sur ordre de son père, elle fut fouillée ; au moment où son manteau fut ouvert, les pains se changèrent en roses, ce qui permit de dissimuler son acte de charité et d’échapper à la punition. Un autre miracle concerne sa guérison, alors qu'elle souffrait d'une maladie hémorragique incurable ; elle se rendit au sanctuaire chrétien de Bañares et y retrouva la santé sans avoir reçu de traitement médical.

Sainte Casilda dans l'art et la littérature

Le peintre Francisco de Zurbarán a réalisé en 1638 un portrait de la sainte, la représentant debout dans un costume richement décoré, tenant des fleurs dans son tablier, œuvre conservée au musée Thyssen-Bornemisza à Madrid. Une autre version de Sainte Casilda, peinte par Juan Carreño de Miranda vers 1670, est visible au musée du Prado, où elle apparaît dans une attitude plus introspective, vêtue d’une robe aux broderies florales dorées. Dans la sculpture, elle est souvent représentée dans les retables baroques de Castille, notamment dans l’église Santa Casilda de Briviesca, où une statue polychrome du XVIIIe siècle la montre tenant un panier de pain et de roses. En littérature, son histoire figure dans les recueils hagiographiques comme le « Flos Sanctorum » de Pedro de Ribadeneyra publié en 1599, qui détaille ses miracles et sa conversion.