10 février : fête de Sainte Scholastique

Sainte Scholastique

Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 10 février 2025

Qui était Sainte Scholastique ?

Sainte Scholastique (vers 480 - vers 543) était une religieuse bénédictine, sœur jumelle de Saint Benoît de Nursie. Née à Nursie, en Ombrie (Italie), elle fut dédiée à Dieu dès son enfance et fonda un monastère féminin à Piumarola, près du Mont-Cassin, suivant la règle bénédictine. Aujourd'hui, Sainte Scholastique est la patronne des moniales bénédictines, des éducateurs, des personnes cherchant la pluie ou la protection contre les intempéries, ainsi que des relations fraternelles.

Miracles associés à Sainte Scholastique

Le plus célèbre miracle est celui de la tempête qu'elle provoqua par sa prière lors de sa dernière rencontre avec son frère, Saint Benoît. En 543, alors qu'ils échangeaient sur Dieu dans une maison proche du Mont-Cassin, elle lui demanda de prolonger leur conversation toute la nuit. Benoît refusant par respect pour la règle monastique, elle se tourna vers le ciel en prière. Immédiatement, un orage éclata, rendant tout départ impossible. Benoît, stupéfait, lui dit : "Que Dieu te pardonne, ma sœur, que m’as-tu fait ?" Elle répondit : "Je t’ai supplié, et tu n’as pas voulu m’écouter ; j’ai supplié mon Dieu, et il m’a exaucée." Trois jours plus tard, Benoît eut la vision de l’âme de sa sœur montant au ciel sous la forme d’une colombe.

Reconnaissance officielle de Sainte Scholastique

Sainte Scholastique a été reconnue comme sainte dès les premiers siècles du christianisme, sans passer par un processus de canonisation formel, conformément aux pratiques de l’Église antique. Son culte s’est répandu dans les monastères bénédictins, encouragé par la biographie écrite par Saint Grégoire le Grand dans ses « Dialogues », où il relate son miracle de la tempête et son ascension au ciel sous la forme d’une colombe. Le Mont-Cassin, fondé par son frère Saint Benoît, a été l’un des premiers lieux de pèlerinage en son honneur, et ses reliques furent transférées à Fleury-sur-Loire (Saint-Benoît-sur-Loire) en France au IXe siècle. Elle est également reconnue par l’Église orthodoxe, bien que son culte y soit moins développé.

Sainte Scholastique dans l'art et la littérature

Parmi les œuvres les plus célèbres, une fresque du peintre Fra Angelico au couvent San Marco de Florence montre Sainte Scholastique en prière, tandis que des vitraux médiévaux à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire illustrent sa dernière rencontre avec son frère. En sculpture, des statues comme celles de la cathédrale de Sens ou de l’église de Subiaco, la montrent en train d’élever les mains vers le ciel. Au XIXe siècle, son histoire a été reprise dans des ouvrages hagiographiques comme « Les Petits Bollandistes » de Guérin.