Céline Arétin, responsable des sujets culturels, féminins et relatifs à l'écologie, 4 février 2025
Sainte Véronique aurait vécu au Ier siècle en Judée et serait contemporaine de Jésus-Christ. Son nom, qui signifie "véritable image" (du latin vera icon), serait associé au miracle du Voile de Véronique, un tissu sur lequel se serait imprimé le visage du Christ lorsqu’elle l’essuya sur le chemin du Calvaire. D’après certaines sources apocryphes, Véronique serait la femme hémorroïsse guérie par Jésus (Marc 5:25-34), ce qui expliquerait sa dévotion envers lui.
Selon la tradition chrétienne, alors que Jésus portait sa croix vers le Golgotha, Véronique s’approcha de lui et lui tendit un linge pour essuyer son visage. Lorsque Jésus lui rendit le tissu, son visage s’y serait imprimé, faisant de ce voile une relique sacrée. Un autre miracle attribué à Sainte Véronique concerne la guérison de l’empereur Tibère. Selon une légende médiévale, Véronique aurait apporté le voile à Rome pour le montrer à l’empereur malade. Dès qu’il posa les yeux sur l’image du Christ, il aurait été instantanément guéri.
Le nom de Sainte Véronique ne figure pas dans les Évangiles, mais son histoire est mentionnée dès le Moyen Âge dans les écrits apocryphes. Malgré l’absence de canonisation formelle, Sainte Véronique est reconnue comme sainte par la tradition catholique et honorée le 12 juillet ou le 4 février selon les calendriers liturgiques. Son culte a été encouragé par plusieurs souverains pontifes, notamment le pape Urbain VIII au XVIIe siècle. L’Église a intégré Sainte Véronique dans le Chemin de Croix, où elle figure à la sixième station. Elle est également patronne des photographes et des reporters.
Dans la peinture, elle apparaît dès le Moyen Âge, notamment dans les œuvres de Hans Memling, qui représente le miracle du voile, et d’El Greco, dont les compositions accentuent l’émotion de la scène. Au XVIIe siècle, Gian Lorenzo Bernini réalise une imposante sculpture en marbre de Sainte Véronique tenant son voile, qui orne l’intérieur de la basilique Saint-Pierre de Rome. En littérature, Sainte Véronique apparaît dans des récits hagiographiques dès le XIIIe siècle, comme dans la "Legenda Aurea" de Jacques de Voragine, qui popularisa son histoire dans toute l’Europe médiévale.